Alimentée par une demande croissante, l'interconnexion optique des centres de données (DCI) - qui voit plusieurs centres de données connectés ensemble - est un marché en forte croissance. En 2016, le DCI optique a augmenté de 63.5% et a contribué pour plus de 1.69 milliard de dollars, l'infrastructure optique totale terminant l'année à 13.6 milliards de dollars, selon l'analyste ACG Research.
L'analyste prévoit que le marché mondial des infrastructures optiques passera de 13.6 milliards de dollars en 2016 à 17.3 milliards de dollars d'ici 2021. Dans le même temps, les achats d'équipements optiques DCI devraient passer de 1.69 milliard de dollars en 2016 à 4.3 milliards de dollars en 2021.
Pendant ce temps, les ventes d'équipements DCI, principalement aux fournisseurs de contenu Internet et aux entreprises, ont augmenté de 49% en 2016 pour atteindre 1.9 milliard de dollars, selon le rapport IHS Markit sur le DCI, le réseau de transport optique et le matériel optique par paquets.
Alors, qu'est-ce qui motive la nécessité de connecter plusieurs centres de données ensemble? Lorsque de plus grands centres de données sont créés, la plus grande limitation est généralement la puissance, déclare Amie Cox, leader mondial des ventes ICP pour VIAVI Solutions.
Elle explique: «Vous ne pouvez pas simplement continuer à construire sur un centre de données car il n'y aura pas assez d'énergie du réseau pour le supporter. Ils créent donc un centre de données dans une autre zone d'alimentation pour s'appuyer sur cela et les interconnecter. »
Le réseau de centres de données qui en résulte nécessite des tests pour s'assurer que la connectivité est là et aux taux attendus. VIAVI est l'une des entreprises qui effectue ces tests sur les systèmes de multiplexage par répartition en longueur d'onde dense (DWDM), explique Cox. «La première chose que nous faisons est une inspection de la fibre - nous assurer que la fibre est propre. Vous seriez surpris des problèmes qui salissent la fibre
crée: un grain de saleté bloque la transmission. »
La fibre est un composant essentiel de DCI: après tout, c'est une technologie comme celle-ci qui permet le transport des actifs critiques entre les centres de données.
Favoriser l'adoption
Parce qu'ils ont la plus grande demande de connectivité et de bande passante à haut débit, les grands fournisseurs de cloud tels qu'Amazon, Google et Microsoft sont le moteur du marché de l'optique DCI, déclare Lisa Huff, analyste principale, Discerning Analytics. «Les services qu'ils fournissent aux utilisateurs finaux ont besoin de bande passante, de fiabilité et de connexions», dit-elle.
Ce facteur, entre autres, signifie que le principal moteur du marché pour le DCI optique est la nécessité d'évoluer, déclare Ayotunde Coker, directeur général de Rack Center.
Coker parle d'expérience. Basé au Nigeria, Rack Center est un centre de données neutre pour l'opérateur - et le plus grand et le plus connecté d'Afrique de l'Ouest avec des câbles sous-marins connectés directement au pays.
Il explique: «Ce que nous constatons, c'est qu'en tant que transporteur neutre, nous interconnectons les transporteurs avec les transporteurs, et nous interconnectons les clients au point d'échange Internet en Afrique. À mesure que les volumes augmentent, l'efficacité de l'interconnexion entre en jeu. »
Les fournisseurs de contenu et les entreprises de télécommunications imposent des vitesses toujours plus élevées, déclare Coker. «La demande proviendra de ces secteurs, vous devez donc évoluer pour répondre aux attentes.»
De plus, dit Coker, le marché intérieur de Rack Centre en Afrique est une zone de croissance pour la connectivité parce que son âge médian est très jeune - entre 18 et 22 ans. «Il y a là un potentiel d'échelle important; le potentiel de croissance est élevé », déclare Coker.
Il est vrai que les centres de données ont des exigences spécifiques en matière d'interconnexions, explique Jan Radil, chercheur senior, réseaux optiques, CESNET - qui ajoute que les opinions exprimées sont les siennes et ne représentent pas nécessairement les vues de CESNET.
Par exemple, il déclare: «Il y a d'énormes volumes de données, une faible latence est importante, voire cruciale, et la latence dépend des distances.»
Prenant cela en compte, il déclare: «L'infrastructure fibre est une évidence. Cependant, les chances de déplacer les itinéraires de fibre sont limitées, il est donc important de ne pas ajouter de retard supplémentaire. »
Défis du DCI optique
Le marché est en croissance, mais il y a des problèmes qui doivent être résolus car de grandes quantités d'informations sont transférées entre les centres de données. Les défis résident dans la gestion des connexions, y compris la cybersécurité, dit Huff.
Cela continuera à être une préoccupation car les quantités de données augmentent parallèlement à un nombre croissant de cyber-attaques. Mais Radil souligne que la sécurité sur la couche optique est déjà considérée comme «plutôt robuste», les linecards assurant le cryptage.
En tant que fournisseur de services de colocation et d'interconnexion de centres de données de détail, Equinix est confronté à des défis de croissance pour construire et exploiter des réseaux de transport optiques DCI, selon Rao Lingampalli, directeur de l'architecture réseau de la société.
Il ajoute: «Les défis à relever dans le transport DWDM comprennent un encombrement réduit, un faible coût, une capacité élevée et la flexibilité d'offrir des services de protocole et de débit multiples entre les centres de données.»
Mais en même temps, de multiples innovations au sein de l'optique DCI aident à surmonter ces problèmes. Les innovations et exigences technologiques comprennent des architectures de système de ligne à grille flexible dans des empreintes de routeur compactes 1RU et 2RU; multi-taux - de 10G à 100G; et multi-protocoles, y compris les clients Ethernet et Fibre Channel sur DCI dans 1RU, dit Lingampalli.
En effet, la couche optique peut offrir de nouvelles opportunités, explique Radil. Par exemple, il dit qu'il y a une tendance à voir les «boîtes blanches» connues des mondes Ethernet et IP venir dans le domaine optique. Il affirme que CESNET a lancé cette tendance il y a plus de 10 ans, avec le développement de son Czech Light TM - une famille d'équipements optiques ouverts avancés.
Pendant ce temps, il dit: «Avec les boîtes blanches optiques et la désagrégation associée, les soi-disant longueurs d'onde extraterrestres peuvent offrir de nouvelles possibilités pour connecter différents équipements et domaines administratifs.»
Alors que les volumes de données augmentent, il y a beaucoup plus à venir dans le DCI optique. Radil cite l'exemple d'une autre tendance, le spectre en tant que service. «En d'autres termes, une partie des spectres optiques disponibles peut être proposée à des tiers, notamment avec des équipements à« grille flexible »», explique-t-il.
Il est clair qu'il y a des défis à relever en matière de DCI optique, mais le domaine offre également de multiples opportunités à mesure que de nouvelles technologies deviennent disponibles. Quant à l'avenir, Huff prédit: «Nous verrons ensuite des connexions 400G, puis des réseaux définis par logiciel (SDN) et la virtualisation des fonctions réseau (NFV) intégrés à cet équipement.»
L'accent est désormais mis sur l'augmentation et la maximisation de la capacité de n'importe quelle fibre, explique Cox. «Il est coûteux d'ajouter plus de fibres. Ainsi, les améliorations au sein de DCI sont monétisées grâce à des économies de coûts et des gains d'efficacité. »
- Kate O'Flaherty, journaliste technologique
